Shibuya, at the MGM Grand

Ce soir, c'est assis au bar que nous mangeons japonais. C'est chez Shibuya, au MGM Grand.

 

Ici, les clients n'ont pas la droit de parler aux chefs, qui se parlent tous en japonais. La déco est jolie, avec des branches d'arbres qui tombent du plafond, dans une ambiance un peu sombre, relevé par les couleurs de l'ensemble derrière le comptoir. Les gestes paraissent moins appliqués qu'au Japon. La carte des boissons est remarquable, avec un large choix de saké ou de shoshus, ainsi que des explications sur les différentes qualités et gammes. Tiens, les chefs utilisent un film plastique pour fabriquer et enrouler les rolls. Etrange, nous n'avions jamais vu ça au pays du soleil levant.  Et plusieurs coups de couteau sont nécessaires pour les découper. Bizarre ça aussi (normalement, un seul suffit, sans parler de l'esthétique du geste, du respect du produit, de l'économie d'énergie...). La cause au film plastique? Non. Après avoir demandé, c'est pour tenir les morceaux de poisson sur le dessus. Tyler, notre serveur, va répondre à nos questions sans jamais perdre son sourire, et sa décontraction. Re-tiens, les chefs portent des gants. Ca non plus nous n'avions pas vu. Nouvelle question. Oui, c'est nouveau. Depuis un an, ils sont obligatoires dans le Nevada, pour des questions d'hygiène.

 

La carte fait envie. Tout à l'air bon. Les rolls et sushis que nous voyons partir devant nous ne semblent pas surchargés, ni trop compliqués. Nous commandons un "kanpachi", soit quatre tranches de ce poisson blanc, servies avec du sel au yuzu et de l'huile truffée. C'est beau, et surtout, fin, subtil. Ca fond comme il faut. Viennent ensuite les raviolis de wagyu et foie gras. La sauce les accompagnant est délicieuse. Leur peau est ultra tendre, fine, craquante. Par contre, le goût du wagyu et du foie gras ne saute pas au palais. On se demande même si ce n'est pas du paté de foie, plutôt que du foie gras. Mais non, après avoir demandé, c'en est bien. Nous croyions qu'il était interdit aux USA, mais il ne l'est en fait qu'en Californie. Nous avons 5 pièces, que nous partageons. Viennent ensuite les "shibuya", 6 pièces au softshell crab. C'est craquant, léger, mais le poisson manque un peu de goût pour nous. Les 6 pièces de "Niji" sont bonnes, simples. Le poisson, disposé sur le dessus, est un poil sec. Il n'y a pas de wasabi à l'intérieur. Celui à disposition sur le coté de l'assiette est bon. Enfin, les 6 pièces de Tempura roll sont servies chaudes, sont généreuses. Le croustillant est un peu fade en bouche, dommage. Pour finir, nous n'aurons pas de "moshis", ces sucreries japonaises. Le "moshi", ici, c'est de la glace. Dommage pour un japonais plutôt haut-de-gamme.

 

La cuisine est bonne, pas fatiguée, malgré la dizaine d'années qu'affiche le restaurant. A la fin du service, des serveurs enlèvent les fauteuils à côté. On veut bien être parmi les derniers, mais quand même, d'autant que nous n'avons pas terminé. Vont-ils éteindre les lumières? On s'inquiète. En le faisant remarquer sur le ton de la plaisanterie à Tyler, on comprend qu'ils préparent la salle pour demain midi. Ici va en effet être découpé un bluefin Tuna. Whao, quand on sait que c'est un japonais qui sera à l'oeuvre.

 

Tyler, toujours très sympa, reste souriant et détendu. Même au moment de l'addition, voyant que notre verre est vide, il repart chercher une carafe pour nous resservir. Il a toujours eu les mots qui vont bien. Etre payé au pourboire, clairement, ça fait la différence.

 

116 dollars sans pourboire = 138 à deux au total, soit 102 euros

 

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